Les acouphènes ?

Un acouphène est un « son » (bourdonnement, sifflement, grésillement ou autre) perçu dans l’oreille ou dans la tête, de manière continue ou intermittente sans que de réel bruit arrive à l’oreille.

Selon l’enquête réalisée en 2014 dans le cadre de la journée mondiale de l’audition, 16 millions de français, toutes tranches d’âge confondues, sont concernés par ces symptômes.

Ce chiffre a tendance à s’accroître, compte tenu notamment de l’environnement toujours plus bruyant.

On sait aujourd’hui que cette pathologie complexe ne se résout pas uniquement par la prise d’un médicament et que seule une équipe pluridisciplinaire coordonnée associant différentes spécialités peut espérer apporter aux patients la prise en charge la mieux adaptée.

Notre clinique, engagée dans les problèmes de l’audition et de l’ORL depuis des années, met désormais à disposition des patients, un Centre de Prise en Charge des Acouphènes personnalisé et adapté. Ce centre, deuxième centre régional de prise en charge des acouphènes avec le CHU de Toulouse, est reconnu pour son travail, par l’AFREPA (Association Française des Equipes Pluridisciplinaires en Acouphénologie).

La prise en charge des acouphènes s’améliore et s’affine régulièrement, afin de répondre aux diverses causes de ce trouble auditif, qu’il soit d’origine traumatique, pathologique, médicamenteuse ou psychique, et parfois une combinaison de plusieurs facteurs.

Comment diagnostiquer et mesurer les acouphènes ?

La première démarche est d’identifier les acouphènes et d’éventuels autres symptômes associés, au cours d’une consultation chez un spécialiste ORL :

  • sifflements,
  • bruits, sons, bourdonnements,
  • perte d’audition ou audition troublée,
  • vertiges, déséquilibre à la marche ou en cas de mouvement brusque,
  • nausées,
  • douleurs à l’oreille,
  • fièvre.

Ces symptômes peuvent être intermittents ou constants, perçus à une seule ou aux deux oreilles, d’une intensité variable ou régulière. Une audiométrie est réalisée pour évaluer la perte d’audition éventuellement associée.

On distingue les acouphènes dits objectifs des acouphènes subjectifs. Dans le cas des acouphènes objectifs, le bruit perçu par le patient correspond à un bruit réel, perceptible par une personne extérieure, même si le patient perçoit ce bruit de façon déformée, exagérée ou douloureuse.

Les acouphènes objectifs sont très minoritaires. Ils sont le plus souvent dus à un problème vasculaire ou à une tumeur.

Les acouphènes dits subjectifs représentent les cas les plus nombreux. Il s’agit des acouphènes ne correspondant à aucun bruit réel extérieur, les sons perçus par le patient étant produits notamment par une anomalie de l’oreille, un traumatisme, une pathologie de l’oreille moyenne ou du nerf auditif, ou encore un bouchon de cérumen.

L’impact des acouphènes sur la vie quotidienne et la qualité de vie est également évalué, et notamment l’ampleur des phénomènes suivants :

  • stress,
  • insomnie et fatigue consécutive,
  • audition diminuée ou troublée,
  • douleur,
  • concentration diminuée et impact sur la vie professionnelle,
  • isolement et dépression, difficultés relationnelles.

Enfin, un examen des oreilles, du nez et de la gorge est effectué, complété si besoin par un scanner, et/ou une IRM, et/ou un écho-doppler vasculaire du cou.

Selon le résultat de ce bilan complet, l’équipe pluridisciplinaire de la clinique Honoré Cave est en mesure de proposer la prise en charge adaptée.

Traitements de première intention selon la cause identifiée

Si une cause précise est identifiée rapidement, on prescrit le traitement correspondant, par exemple :

  • otite infectieuse : antibiothérapie,
  • bouchon de cérumen ou autre corps étranger : expulsion du bouchon,
  • tumeur notamment sur le nerf auditif, ou tuméfaction, dont l’ablation peut être pratiquée,
  • prise répétée de certains médicaments,
  • problème vasculaire (anomalie, hypertension…) pouvant donner lieu à un traitement équilibrant la pression sanguine,
  • otospongiose, les acouphènes étant une étape possible d’une surdité à venir, donc le traitement peut être chirurgical (voir chirurgie ORL de la surdité),
  • maladie de Ménière, ou autre pathologie du système auditif pouvant faire l’objet d’une intervention chirurgicale (voir chirurgie ORL de la surdité).

Si la cause n’est pas immédiatement identifiable ou résulte d’une combinaison de paramètres traumatiques et nerveux (choc physique ou psychologique, surexposition au bruit, pathologie nerveuse), diverses méthodes peuvent réduire les acouphènes ou soulager leur répercussion :

Equipement auditif pour une ouïe optimale

La survenue d’acouphènes est parfois liée à un début de perte d’audition. Cette perte d’audition est masquée par le problème des acouphènes, qui donnent le sentiment d’une ouïe hypersensible alors que c’est l’inverse.

Paradoxalement, le fait d’appareiller une ou les deux oreilles afin de leur redonner une pleine perception de tous les sons permet le plus souvent de réduire, par contraste, le mécanisme des acouphènes. Les sons environnants seront de nouveau perçus de façon complète, le paysage sonore est à nouveau empli de sons variés ou faibles qui n’étaient plus perçus par le patient.

Augmenter la perception des vrais sons fait quasi-automatiquement baisser la perception des « faux sons » que sont les acouphènes. L’attention et la nervosité portées aux acouphènes sont distraites par les sons multiples et variés, même faibles, de nouveau détectés par l’oreille.

Cette première solution de l’appareillage soulage très souvent le patient, et fait peu à peu disparaître les acouphènes, y compris quand l’appareil auditif n’est pas porté.

De nombreux appareils auditifs sont désormais proposés, discrets et abordables.

Technique du masquage avec générateur de bruit

La thérapie d’accoutumance à l’acouphène, ou de masquage par générateur de bruit, est une thérapie dont le principe est de détourner l’attention de l’acouphène en exposant l’oreille à un son « positif », doux, de diverses natures selon le type d’acouphène, qui permet d’oublier ce dernier.

L’effet bénéfique est immédiat et garanti dans 90 à 95 % des cas, et permet une dé-tente mentale et physique dès la mise en place du générateur de bruits.

Le générateur de bruits est un appareil aussi petit et discret qu’un appareil auditif, il peut d’ailleurs parfois combiner les deux fonctions.

L’appareil est porté plusieurs heures par jour, pendant plusieurs mois (possiblement jusqu’à 18 mois), afin de favoriser une détente nerveuse et un détournement de l’attention au profit du bruit volontairement généré.

Les bruits diffusés selon la volonté du patient sont de diverses natures :

  • sons apaisants, notes douces, musique aléatoire,
  • sons naturels de type vagues, vent, ruissellement d’eau,
  • notes continues à plus ou moins basse fréquence…

Le volume, la sonorité et le rythme de ces bruits étant ajustés au plus confortable pour le patient, jusqu’à trouver le bruit – parfois très ténu, compatible avec toute activité, qui permettra de distraire le cerveau des acouphènes.

L’appareil générateur de bruit peut être associé à un smartphone, permettant de choisir dans une vaste sonothèque.

Le générateur de bruit est ôté le soir pour le sommeil, et à cet instant les acouphènes peuvent de nouveau être perçus mais ils seront moins forts, ou sembleront moins pénible et moins invasifs, grâce à la détente procurée dans la journée.

L’accoutumance par masquage contribue à les atténuer, à une meilleure tolérance et à une perception moins angoissante de ces bruits inexpliqués.

Les acouphènes peuvent également disparaître spontanément au cours des mois d’utilisation de masquage, en partie spontanément et en partie grâce à l’équilibre nerveux retrouvé du fait d’une qualité de vie améliorée.

Les audioprothésistes proposent de nombreux modèles de générateurs de bruits, simples et abordables.

Thérapie comportementale et cognitive

Le recours à la thérapie comportementale conduite par un psychiatre ou un psycho-logue, en parallèle d’un autre traitement, permet d’accompagner le patient dont la vie est perturbée par des acouphènes.

La thérapie ne permet pas la suppression des acouphènes en eux-mêmes, mais une meilleure tolérance de ce signal interne et avec le temps, une possible baisse de leur intensité, voire leur disparition.

La thérapie cognitive comportementale permet d’aider le patient à supporter l’impact des acouphènes, le stress et l’anxiété découlant du sentiment d’envahissement auditif.

La relaxation, l’expression des angoisses, l’analyse des émotions permettent une meilleure acceptation des acouphènes, une meilleure qualité de vie et de sommeil, une meilleure capacité de concentration pour mener à bien ses tâches quotidiennes.

Les résultats sont excellents s’agissant de la diminution d’un syndrome dépressif provoqué par les acouphènes.

Le psychiatre peut être amené à prescrire, en complément, des anxiolytiques ou anti-dépresseurs, en cas de dépression sévère.

Prévention des acouphènes

La survenue des acouphènes peut être réduite voire évitée avec quelques précautions de préservation des oreilles : hygiène corporelle et alimentaire, diminution à l’exposition au bruit ou à certains médicaments.

Le premier facteur de déclenchement des acouphènes (et plus tard de surdité) est le bruit :

  • Eviter de s’exposer à une puissance de son supérieure à 90 – 100 décibels, porter un casque protecteur ou bouchons d’oreille si nécessaire,
  • Eviter de régler les casques audio ou des écouteurs trop fort, ne pas chercher à couvrir le bruit environnant par la musique écoutée, ne pas écouter de la musique ou un enregistrements au casque pendant un nombre d’heures élevées trop important,
  • Eviter de passer un concert entier ou une soirée trop près des enceintes si elles sont puissantes, et de façon continue : comme les yeux devant l’écran, les oreilles ont besoin de pauses régulières.

Un autre facteur favorisant les acouphènes est la présence d’un bouchon de cérumen :

  • Faire examiner ses oreilles si on les sent « bouchées », ou en cas de baisse d’audition,
  • Ne pas chercher à ôter soi-même un bouchon d’oreille et se méfier des manipulations au coton-tige (qui ont tendance à pousser encore plus profond le bouchon, voire irriter ou endommager conduit auditif et tympan),
  • Consulter un ORL ou son médecin-traitant.

Facteurs lié à l’alimentation

Les acouphènes sont notamment favorisés par l’augmentation de la pression artérielle, elle-même augmentée par la consommation de sel. Le sel durcit les artères et augmente la tension, il est donc conseillé de modérer sa consommation, ainsi que celle des plats industriels qui comportent un dosage élevé de sel.

Eviter aussi ou limiter la consommation d’alcool, de café et de tabac, excitants à fort impact sur le système nerveux, pouvant favoriser le déclenchement d’acouphènes plus ou moins temporaires.

Facteurs lié à certains médicaments

Certains médicaments sont dits ototoxique, c’est-à-dire capables d’altérer la perception auditive incitant ainsi à s’exposer à plus de bruit et favorisant ensuite des acouphènes. C’est notamment le cas de l’Aspirine ou de l’Ibuprofène.

Ces antidouleurs et anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont efficaces dans certaines situations mais de doivent pas être consommés en excès ou trop régulière-ment : il est important d’éviter l’automédication et de se référer aux prescriptions médicales.

En conclusion

La perception d’acouphènes peut être très invalidante et source d’un grand déséquilibre, mais la combinaison de thérapies et équipements abordables permet de les apprivoiser, voire les éradiquer.

Une bonne hygiène de vie permet de les éviter et les limiter.

Chaque patient et chaque acouphène sont uniques. Notre équipe est mobilisée pour personnaliser votre prise en charge.

Pour toute information contactez le :

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