La méatotomie moyenne désigne une intervention chirurgicale visant à ouvrir largement le sinus maxillaire, par la cavité nasale, afin de traiter une sinusite maxillaire ayant résisté à plusieurs antibiothérapies.
Description de la zone d’intervention
L’os maxillaire est un des os de la face, qui englobe la mâchoire supérieure, la base du nez et jusque sous les orbites. Le sinus maxillaire est une cavité remplie d’air qui se trouve au creux de cet os assez volumineux.
Cette cavité est formée dès la naissance, et grandit jusqu’à l’âge de 15 ans. Le sinus maxillaire comporte un canal de drainage naturel qui se déverse dans les fosses nasales, cet orifice étant situé au niveau de la cloison inter-sinuso-nasale.
Les dents prémolaires et molaires supérieures sont appelées dents sinusiennes car elles sont en contact, par leurs racines, avec les cavités des sinus maxillaires.
Pathologies des sinus justifiant une méatotomie moyenne
Sinusite liée à une lésion infectieuse
L’extrémité des racines dentaires peut subir une infection, notamment causée par une carie, ou une inflammation de la pulpe dentaire. La lésion infectieuse peut évoluer en kyste radiculo-dentaire, et/ou se propager à l’os maxillaire et au sinus maxillaire.
Le traitement est d’abord une antibiothérapie, mais il peut se révéler insuffisant à éra-diquer l’infection, qui va récidiver.
Symptômes
Le nez est bouché et coule d’un seul côté dans la gorge, avec des mouchages purulents et la sensation d’une mauvaise odeur permanente. La pommette et l’œil sont douloureux, ou pesants.
Sinusite liée à un corps étranger
Après un soin opéré par un dentiste, le canal radiculo-dentaire d’une molaire ou prémolaire peut être obstrué par un dépôt de pâte dentaire, qui se loge dans le sinus. Ce corps étranger peut favoriser une infection chronique. Selon la taille du reliquat de pâte dentaire et sa localisation, ainsi que sa capacité à favoriser l’infection, on envisagera une intervention.
Mycose
Le sinus maxillaire, de façon assez fréquente, peut être le siège du développement d’un champignon, véhiculé par l’air ambiant puis piégé dans la cavité. Ce champignon forme ce qu’on appelle des balles fongiques, qui peuvent entraîne une sinusite fongique.
Le plus souvent non agressives ni invasives, certaines balles fongiques sont cependant extra-muqueuses et deviennent volumineuses. Elles provoquent un épaississement des parois osseuses et doivent être ôtées par intervention chirurgicale.
Symptômes
Le nez est bouché et l’œil ou la pommette douloureux, mais la sinusite fongique peut également être asymptomatique. Il est cependant recommandé d’intervenir car la balle fongique est un potentiel foyer infectieux.
Tumeur bénigne
Le sinus maxillaire peut être colonisé par une tumeur bénigne, de type polype, et notamment celui appelé polype de Killian. Ce polype forme une masse qui sort par l’orifice du sinus maxillaire pour envahir la fosse nasale.
Cette tumeur bénigne se développe chez l’adulte mais plus souvent chez l’enfant, dès l’âge de 5 ans, et ne peut être ôtée que par chirurgie.
Symptômes
Le nez se bouche progressivement, et s’écoule par une seule narine et dans la gorge.
Certaines déformations anatomiques favorisent ces pathologies.
Comment se déroule l’intervention ?
Un scanner confirme le diagnostic et l’étendue des lésions.
Le geste chirurgical consiste à ouvrir le sinus maxillaire et agrandir l’orifice de drainage naturel, afin de permettre l’écoulement des sécrétions purulentes dans la fosse nasale. Il est ainsi possible d’évacuer le pus par mouchage, et d’éviter la récidive par un meilleur drainage naturel. La cavité du sinus sera également nettoyée pendant l’intervention.
Le patient est opéré sous anesthésie générale, associée ou non à une anesthésie locale. L’intervention à lieu sous contrôle endoscopique (contrôle visuel indirect au moyen d’instruments optiques chirurgicaux).
L’intervention peut se pratiquer en ambulatoire (retour à domicile le soir même), après la pose d’une mèche pour absorber les écoulements. Un traitement antibiotique est prescrit pour éviter toute infection.
Dans les jours suivant l’intervention, des saignements peuvent se produire, ainsi qu’un hématome autour des yeux, un gonflement des paupières (emphysème), et un phénomène de larmoiement.
Ces désagréments se résorbent en quelques jours.
Une période de repos à domicile est prescrite, au cours de laquelle il faut éviter le sport, et procéder à des lavages de nez réguliers avec sérum physiologique.
La douleur post-opératoire est modérée et cède avec des antalgiques.
La cicatrisation prend 1 à 3 mois, mais une vie normale peut être reprise environ deux semaines après l’intervention.
La cicatrice est totalement invisible.
Risques opératoires et résultat final
Les risques inhérents à toute intervention sous anesthésie générale existent également dans le cas d’une méatotomie moyenne : allergie, problème cardiaque ou pulmonaire.
Dans les années qui suivent, un larmoiement chronique peut apparaître, ou des troubles de la vue. Les récidives de sinusite sont possibles mais rares.
Dans l’immense majorité des cas, la méatotomie donne entière satisfaction, elle est la solution de référence pour répondre aux pathologies atteignant le sinus maxillaire.