1 : Inflammations et infections palpébrales :

C’est une inflammation de l’épiderme du bord libre des paupières.
On retrouve souvent des brûlures oculaires modérées, des démangeaisons du bord libre des paupières et un larmoiement.

1-1 : Les blépharites chroniques diffuses :

aspect érythémateux, squameux et irrégulier de l’ensemble du bord libre des paupières.On retrouve un La pression du bord glandulaire hyperhémié fait sortir un liquide huileux par les glandes de Meibomius (appareil sécréteur de graisses).

Il s’agit d’une inflammation chronique de ces glandes par trouble de l’évacuation de leurs contenus.
Si l’affection est sévère elle peut rentrer dans le cadre d’une rosacée oculaire associée à une rosacée cutané du visage.

Le patient se plaint souvent d’un prurit oculaire chronique. On peut voir une kératite ponctuée superficielle par trouble du film lacrymal.

Le traitement est basé sur des soins de paupières : application d’une compresse d’eau tiède pendant 3 minutes sur le bord des paupières puis massage avec les doigts du bord libre pour désengorger les glandes de Meibomius.

Une antibiothérapie per os par tétracyclines type Minolis® est réalisée si les mesures d’hygiène locale palpébrales sont inefficaces.

Aspect érythémateux, squameux et irrégulier de l’ensemble du bord libre de la paupière

Fig 1 : Blépharite chronique

1-2 : L’orgelet :

Il s’agit d’un furoncle de la paupière centré par un bulbe pileux. C’est une infection de ce bulbe à staphylocoque doré.

On retrouve un œdème de la paupière avec des douleurs, une sensation de brûlures du bord libre et le furoncle centré par un cil et un point blanc de pus.

Le traitement est simplement local par une pommade antibiotique contre le staphylocoque, type pommade Fucithalmic®. L’ablation du cil permet de drainer plus rapidement le furoncle.

1-3 : Le chalazion :

C’est une pathologie extrêmement fréquente. Il s’agit d’un granulome inflammatoire d’une glande de Meibomius par blocage du canal excréteur de cette glande.

Cela prend l’aspect d’une voussure sous la peau. L’évolution est celle d’un kyste.

Le traitement associe des soins de paupières avec une pommade associant corticoïdes et anti-inflammatoires type Sterdex®.

Si le chalazion évolue vers un kyste, le traitement médical n’est plus efficace et on propose une ablation chirurgicale.

Fig 2: Chalazion de la paupière inférieure gauche

2 : Anomalies de positions des paupières :

2-1 : Ectropion :

C’est une éversion du bord libre de la paupière inférieure.

Cela entraîne un larmoiement chronique et une mal-occlusion oculaire avec une exposition de la cornée à l’air libre. Il y a un risque plus important de conjonctivites ou de kératites d’expositions.

L’origine est le plus souvent sénile par hyper laxité des structures palpébrales mais elle peut être paralytique ou post traumatique.

Le traitement consiste en une chirurgie plastique de la paupière.

Fig 3 : Exemple d’ectropion sénile de la paupière inférieure

2-2 : Entropion :

C’est un retournement en dedans du bord libre de la paupière inférieure.

Cela entraîne une irritation de la cornée et du globe oculaire par les cils qui viennent frotter l’œil.

Le patient présente un larmoiement chronique, une sensation de brûlure ou de corps étranger. On observe une kératite d’irritation cornéenne.

L’origine est le plus souvent sénile dû à des déficiences anatomiques liées à l’âge : atonie du fascia superficiel, déficience du muscle rétracteur de la paupière inférieure, énophtalmie sénile. Elle peut être aussi cicatriciel secondaire à des brûlures ou à des maladies palpébro-conjonctivales chroniques : pseudo-pemphigus oculaire, séquelles de trachome.

Le traitement consiste en une chirurgie plastique de la paupière.

2-3 : Ptosis :

C’est une chute de la paupière supérieure.

Il est nécessaire dans un premier temps d’éliminer une atteinte de la IIIème paire crânienne.

On recherche une déficience du muscle releveur de la paupière, une paralysie oculomotrice associée et on teste les réflexes pupillaires.

Les principales étiologies de ptosis sont les:

Ptosis congénitaux : ce sont des malformations palpébrales uni ou bilatérale. Ils peuvent être héréditaire.

Fig 4: Ptosis congénital uni et bilatéral
Fig 4: Ptosis congénital uni et bilatéral

Ptosis acquis :

  • Ptosis neurogènes : Paralysies du III. Différentes étiologies à évoquer en fonction du niveau lésionnel en particulier les affections cérébrales vasculaires (urgences).
  • Ptosis myogènes : ptosis sénile par atonie du muscle releveur de la paupière supérieur, post traumatique par dilacération ou section des fibres et du tendon du muscle releveur de la paupière supérieur, au cours d’une myotonie ou du diabète.
  • Ptosis au cours de la myasthénie. Le ptosis est souvent à bascule, il apparaît en fin de journée, il peut diminuer ou disparaître par l’application de froid (test au glaçon).
  • Ptosis sympathique : dans le cadre d’un Syndrome de Claude Bernard Hörner (= association d’un ptosis, d’un myosis et d’une énophtalmie). Il faut rechercher une dissection carotidienne en urgence.
Fig 5 : Ptosis sénile bilatéral

Pupille plus en myosis au niveau de l’œil droit que de l’œil gauche

Léger ptotis

Fig 6: Syndrome de Claude Bernard Hörner droit dans les 2 cas

Le traitement est étiologique si possible, sinon chirurgical par plastie du muscle releveur de la paupière supérieur.

3 : Tumeurs des paupières :

3-1 : Tumeurs bénignes :

3-1-1 : Tumeurs bénignes superficielles :

Xanthélasma : c’est une élevure de coloration jaune chamois, plane, dans l’angle supéro-interne des paupières. Il faut rechercher une hyperlipidémie.

Kyste sébacé : il siège au niveau de l’angle interne des paupières, il a une consistance épaisse. Son traitement est chirurgical.

Comédons : Ce sont des points brunâtres. Il correspondent à une obstruction d’ une glande sébacée. On les appelle souvent « les points noirs ».

3-1-2 : Tumeurs verruqueuses :

Verrues planes

Papillomes : papillome verruqueux, papillome du bord libre (aspect de tumeur en chou-fleur), papillome sénile.

Molluscum contagiosum : c’est une petite tumeur d’origine virale.

3-2 Tumeurs malignes :

On recherche des critères de malignité : chute des cils, induration, évolutivité ; et des facteurs de risques : soleil, irritations chroniques, brûlure.

3-2-1 : L’epithélioma basocellulaire :

C’est le plus fréquent. On retrouve classiquement des perles. La lésion saigne facilement. Le pronostic est bon et l’évolutivité lente. Le traitement est l’exérèse chirurgicale.

3-2-2 : L’epithélioma spinocelluliaire :

Il est de pronostic plus grave car il peut se disséminer aux ganglions voisins et donner des métastases. La tuméfaction est en général inflammatoire. Son traitement est l’exérèse chirurgicale.

3-2-3 : Le mélanome :

La localisation palpébrale est rare.

Le traitement est l’exérèse chirurgicale.

3-2-4 : L’ adénocarcinome :

Il peut prendre l’aspect d’un chalazion. Tout chalazion atypique ou qui est chronique doit faire pratiquer une exérèse-biopsie pour éliminer un adénocarcinome.

Le traitement est l’exérèse chirurgicale.